« Un jour incroyable pour l’espace et l’industrie spatiale ». C’est par ses mots qu’Elon Musk a commenté l’exploit réalisé par son entreprise, SpaceX. L’entreprise est parvenue à recycler et à réutiliser le premier étage de sa fusée Falcon-9.
Recycler pour une nette réduction des coûts
Le jeudi 30 mars, Elon Musk, également PDG de la marque de voitures électriques Tesla, annonce le lancement SpaceX d’une fusée Falcon 9 dont le premier étage avait déjà été utilisé pour le lancement de la Capsule Dragon vers la Station Spatiale Internationale.
Des coûts difficiles à réduire
En parvenant à recycler en réutilisant certains composants des fusées, Elon Msuk est en passe de révolutionner le voyage spatial. Alors qu’un lancement coûte plus de 60 millions de dollars, soit 56.1 millions d’euros, Elon Musk annonçait au départ que SpaceX pourrait réussir à réduire ce coût de 70 % environ. En 2016, Gwynne Shotwell, Directrice Générale de SpaceX, restait plus prudente en parlant de 30 %. Chiffre à nouveau revu à la baisse par la suite puisque l’entreprise annonce maintenant une réduction possible des coûts qui avoisinerait les 10 % grâce aux lanceurs recyclés.
Recycler : combien de fois ?
Si le nombre de réutilisations possibles reste encore inconnu, Elon Musk parlait en 2015 d’une centaine de réutilisations possibles. Il restait cependant prudent en expliquant qu’il préférait tabler sur 10 à 20 réutilisations pour l’instant.
Pourquoi préférer des matériaux recyclés ?
À terme, l’objectif est de pouvoir laisser le choix aux clients entre un étage de fusée neuf ou recyclé. Le fait d’accepter un étage de lancement reconfiguré pourrait leur permettre d’être mieux placés dans le calendrier de tirs. Un avantage non négligeable pour certaines entreprises…
À noter cependant : l’armée américaine a choisi de commander une fusée neuve pour le lancement d’un satellite GPS prévu en 2019. Malgré la promesse d’une réduction des coûts, l’armée des États-Unis a préféré débourser 96 millions de dollars pour du matériel neuf.
Recycler : la concurrence de SpaceX y travaille aussi
En première ligne de la concurrence de SpaceX, on retrouve Jeff Bezos et sa société Blue Origin. Le fondateur d’Amazon est malgré tout plus prudent et plus méthodique que SpaceX. En 2015, il parvient à faire atterrir sa fusée New Shepard après un lancement, en dessous de l’orbite terrestre. Cette opération est plus « facile », car il est moins difficile de contrôler la descente du lancer à cette distance.
Eutelsat est le premier opérateur de satellites à avoir signé un contrat avec Blue Origin. La mise en orbite en 2022 d’un satellite géostationnaire sera faite avec la future fusée New Glenn. Fusée dont le premier étage sera ensuite recyclé.
Recycler les moteurs des fusées : le Projet Prometheus
Lors de la réunion de l’Agence Spatiale européenne fin 2016, le projet Prometheus a reçu une enveloppe de 80 millions d’euros pour développer un moteur de fusée réutilisable.
Ce moteur devrait fonctionner grâce à un mélange d’oxygène liquide et de méthane, moins cher que le mélange actuel (oxygène liquide et hydrogène) qui a été utilisé notamment pour le moteur Vulcain d’Ariane-5 ou pour le premier étage d’Ariane-6.
L’objectif du projet Prometheus est de diviser par 10 le coût d’un moteur de fusée en parvenant à le recycler. Ainsi, alors que le moteur Vulcain coûte actuellement 10 millions d’euros, le moteur du projet Prometheus ne coûterait plus qu’un million d’euros. Finalement, recycler, c’est une bonne idée dans tous les domaines non?
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